Retour sur la Séance Plénière des 18 et 19 décembre 2025

Cette dernière plénière de l’année, tenue sur deux journées, était principalement dédiée aux orientations budgétaires de la Région, une enveloppe de 4,1 milliards d’euros. Lors de son propos liminaire, Eliane Romani a vivement critiqué les choix de la majorité régionale. Elle a dénoncé les coupes budgétaires  affaiblissent les structures culturelles et sportives tout en pénalisant les usagers des transports collectifs par une hausse des tarifs. Elle a regretté que des aides publiques soient encore accordées aux grandes entreprises sans contreparties écologiques, ainsi qu’au développement massif de la vidéosurveillance communale. 

Ensuite elle a profité de sa prise de parole pour saluer la décision du Conseil d’État d’annuler le projet d’exploitation du gaz de couche en Moselle, soulignant que la protection de l’eau a enfin primé sur certains intérêts énergétiques privés. Cependant, elle a déploré que cette hauteur de vue n’ait pas inspiré le SRADDET (le schéma d’aménagement de la région). Finalement, elle a plaidé pour une sobriété synonyme de justice et de libération, affirmant que l’inaction d’aujourd’hui a déjà hypothéqué l’avenir des générations futures.

Nous sommes ensuite passé·e·s à l’examen des budgets détaillés par thématiques.

Lou Noirclere a critiqué les orientations budgétaires de la majorité régionale. Il a dénoncé une stratégie d’épargne excessive, faisant ressembler la collectivité à un hamster d’Alsace qui accumule des réserves pendant que la population subit l’inflation et l’instabilité mondiale.

Il a fustigé un choix idéologique d’austérité, masqué par une communication élogieuse. Il a notamment pointé du doigt la suppression du budget vert, y voyant une volonté d’éviter tout contrôle environnemental en amont.

Il a ensuite énuméré une série de « coups de rabot » touchant des secteurs vitaux : le gel du budget des lycées, l’augmentation des tarifs TER, la baisse des subventions à la culture et le désengagement de la rénovation énergétique. Enfin, il a opposé à cette gestion comptable l’ambition des écologistes, qui ont prôné une région plus protectrice face aux urgences sociales et climatiques. 

Cette intervention augurait de notre vote final, en toute logique, contre ce projet de budget primitif 2026.

Cécile Germain-Ecuer s’est réjouie que le budget International soit relativement épargné par les coupes budgétaires. Toutefois, elle a regretté la place prépondérante accordée à l’axe économique dans la politique régionale de coopération internationale au détriment de la transition écologique par exemple. Elle a aussi proposé d’accueillir de nouveau des enfants ukrainiens. Des assurances lui ont été données en ce sens.

Par un amendement, elle a ensuite demandé de ne pas limiter les aides en matière de solidarité internationale aux pays partenaires de la Région, mais d’ouvrir la possibilité à l’ensemble des pays, à partir du moment où les associations répondent à des critères définis collectivement. Celui-ci a été rejeté malheureusement par la majorité régionale.  Nous nous sommes abstenu·e·s sur le vote final.

Laure Haag s’est félicitée du fait que le budget intègre plusieurs propositions portées par les écologistes depuis le début du mandat avec par exemple la fin du dispositif d’aides aux grandes entreprises. Mais ces améliorations ont été jugées insuffisantes et révélatrices d’une vision politique privilégiant encore la compétitivité économique.

La sobriété devrait être au cœur des politiques publiques régionales. Elle a également alerté sur les menaces qui pèsent sur le secteur de l’ESS. Tout l’écosystème est aujourd’hui fragilisé. Nous avons voté contre ce budget.

Ghislain Wysocinski a critiqué un budget privilégiant les entreprises au détriment des étudiants. Il a dénoncé la remise en cause des bourses de mobilité internationale, qu’il a jugées indispensable à la formation des ingénieurs. Il a aussi alerté sur une réforme excluant certaines écoles doctorales de l’accompagnement régional. Enfin, il a déploré une coupe drastique de 56 % dans le budget de la cybersécurité, avant d’annoncer que notre groupe votait contre le rapport.

Ludivine Perard a proposé un plan “Tourisme pour toutes et tous” pour favoriser l’accès aux vacances et la mixité sociale. En 2025, une famille sur trois n’est pas partie en vacances. Les publics modestes, les jeunes des quartiers populaires et les personnes en situation de handicap restent exclu.es des vacances. La Région a pourtant les moyens de les soutenir. Nous avons voté contre ce budget.

Laurent Dreyfus a alerté sur la disparition massive des exploitations, notant que la région a perdu 25 % de ses éleveurs en dix ans. Il a dénoncé une politique favorisant le modèle intensif et l’agro-industrie au détriment de la souveraineté alimentaire. Il a fustigé les critères d’aides trop restrictifs qui ont exclu les petites fermes et le bio. Enfin, il a plaidé pour un soutien accru aux nouveaux installés afin de protéger l’emploi et l’environnement. Il a défendu sans succès quatre amendements : exigeant 50% de produits durables dont un tiers de bio dans les lycées, des bonus pour les installations bio hors-cadre familial, le soutien à l’association Solidarité Paysans et une aide aux forêts en libre évolution pour stocker le carbone. Nous avons voté contre ce budget.

Caroline Reys a dénoncé les coupes budgétaires très importantes en matière de culture. Elle a regretté une méthode de coupes uniformes de 10 %, particulièrement brutale et contraire aux engagements de la Région. Elle a alerté sur les conséquences irréversibles pour l’Orchestre national de Metz, le Centre-Pompidou Metz et l’Agence culturelle du Grand Est. Ces décisions fragilisent l’ensemble de l’écosystème culturel. Notre groupe a voté contre. 

Lou Noirclere a pointé du doigt la dégradation systématique, année après année, de la politique de mobilité de la Région. Il dénonce la double-peine pour les usagers qui vont payer plus cher pour un service moins performant. La Région Grand Est a perdu son temps en refusant de mettre en place dès le début du mandat une vraie stratégie aéroportuaire et de lever, dès l’année dernière, le versement mobilité. Ce sont aujourd’hui les usagers qui font les frais de cette politique de procrastination. Eliane Romani a cependant salué la mise en place prochaine de l’éco-contribution, nécessaire pour engager une politique de report du fret routier vers le ferroviaire et fluvial. Nous avons voté contre le budget.

Lou Noirclere a dénoncé la quatrième augmentation des billets de train régionaux en deux ans. De surcroît, cette hausse va impacter en premier lieu les abonnements pour les usagers réguliers. C’est une hausse de 5% dès janvier 2026 sur les abonnements TER et une envolée de la carte Fluo qui passe de 1€ à 10€ pour les jeunes et de 20 à 30€ pour la carte standard. La décision de la Région Grand Est apparaît donc incompréhensible, et injustifiable. Nous avons évidemment voté contre ce rapport.

Gérard Schann a salué le fait qu’après un an d’attente, la possibilité de prélèvement du versement mobilité soit ouverte par notre région. Un an, cela représente des dizaines de millions d’euros perdus. Pour Gérard Schann, au vu de la crise politique et économique que nous traversons, ce versement est une chance : non pas pour exercer une pression supplémentaire sur le monde de l’entreprise mais pour faire contribuer tout le monde, à sa juste place, à l’effort collectif. Nous avons voté pour ce rapport.

Caroline Reys a salué le renforcement du Service Express de Strasbourg et le renforcement de l’offre ferroviaire dans le bassin de Strasbourg. Cela aura des incidences sur le trafic mais aussi sur l’environnement et la santé. Elle a pris l’exemple de la communauté de communes de Sélestat, où les émissions carbones sont liées, en premier lieu, au transport, qui représente 49% des émissions de gaz à effet de serre. Nous avons voté pour ce rapport.

Géraldine Krin a rappelé que le projet de service express métropolitain venait combler des années de sous-investissement chronique sur le sillon lorrain. Pour elle, ce SERM devra obligatoirement inclure, pour répondre aux attentes des citoyens, la réouverture de la gare de Fontoy, la connexion entre Fontoy et Esch et l’amélioration du cadencement sur l’étoile ferroviaire de Nancy. Ces investissements sont nécessaires, et s’ils avaient été réalisés plus tôt, ils auraient pû permettre de renoncer à temps à la construction de l’A31 bis. Nous avons voté pour ce rapport.

Ludivine Perard a dénoncé la présentation d’un budget de renoncement. Elle a critiqué le désengagement de la Région envers les énergies renouvelables, notamment le photovoltaïque, fragilisant la filière. Elle a également souligné l’affaiblissement des aides à la rénovation énergétique. Enfin, elle a alerté sur l’effondrement de la biodiversité et les reculs en matière d’éducation à l’environnement, concluant par un vote contre.

Laure Haag a rappelé que l’équité territoriale exige de faire face aux urgences. La politique territoriale du conseil régional ignore les inégalités réelles : alors qu’une commune de l’Eurométropole  bénéficie du Pacte Ruralité, les quartiers populaires, touchés par une pauvreté jusqu’à 27 %, sont trop souvent négligés. Face aux crises, ces territoires fragiles ont subi les premiers chocs. Nous avons voté contre ce budget.

Lou Noirclere a rappelé que la politique de ruralité souffre d’un manque criant d’évaluation. Le Pacte pour les ruralités, dispersé dans d’autres enveloppes, reste inefficace et opaque. Sans suivi global ni diagnostic, les territoires les plus isolés, faute d’ingénierie, sont les grands oubliés. Résultat : un affichage politique, sans réponse aux besoins réels. Une refonte s’impose pour une politique équitable, dotée de moyens clairs et d’outils d’évaluation. Nous avons voté contre ce budget.

Caroline Reys a dénoncé les contradictions du budget lycées qui, malgré des avancées comme les « Lycées Verts », gèle les dotations des lycées et ferment des filières. La Région privilégie des vitrines coûteuses au détriment du fonctionnement quotidien, fragilisant le système. Une politique innovante, mais inéquitable et peu durable. Nous avons voté contre ce budget.

Laurent Dreyfus a, une année encore,  tiré la sonnette d’alarme pour dénoncer les choix de la majorité concernant la formation professionnelle dans notre région. Avec 25% de budget en moins depuis le budget primitif 2024, on constate que la formation n’est plus une priorité pour la majorité. Cela aura des effets concrets et dramatiques pour les Centres de Formation des Apprentis, pour les missions locales et pour les formations sanitaires et sociales. Nous avons voté contre ce budget.

Cécile Germain-Ecuer a alerté sur la souffrance de la jeunesse régionale. En examinant le budget Sport et Jeunesse, elle s’est dite plus inquiète encore. Elle a dénoncé l’insuffisance des actions régionales en santé mentale par exemple, malgré une situation alarmante. Elle a jugé les mesures contre la précarité étudiante largement insuffisantes. Malgré quelques initiatives éducatives, elle a regretté l’absence de politique structurante et a annoncé un vote contre. Nous avons voté contre ce budget.

Géraldine Krin a alerté le Conseil régional sur l’urgence de la santé mentale des jeunes actifs (50% se disent en détresse et 44% l’attribuent au travail). Un débat régional et un diagnostic partagé s’imposent, associant jeunes, professionnels et partenaires sociaux. Pourtant, le silence et le déni persistent, alors que les risques psychologiques explosent et que les soins psychiatriques sont menacés au niveau national. Nous avons voté contre ce budget.

Laurent Dreyfus a profité de ce rapport pour revenir sur le choix de la Région de baisser de 14% la subvention allouée aux Parcs Naturels Régionaux (PNR). Les PNR doivent être avant tout des outils de protection de l’environnement et de préservation de la biodiversité. Il a soutenu une clarification de leurs missions et a appelé à renforcer leur rôle et leurs moyens. 

Laure Haag a dénoncé le manque d’ambition concrète du SRADDET Grand Est, document censé guider la transition territoriale jusqu’en 2030. Malgré l’affichage d’un engagement pour le Zéro Artificialisation Nette (ZAN), 1 000 hectares sont réservés à des projets régionaux sans critères clairs, et 100 hectares pour les territoires « sous influence » sans évaluation ni compensation. Une politique qui favorise le bétonnage au détriment des terres agricoles et naturelles.
Les objectifs sur la transition énergétique, la gestion des déchets et les mobilités restent floues et non engageants. Un document aux bonnes intentions, mais sans moyens concrets pour une transition écologique et solidaire. Nous avons donc voté contre ce rapport.

Abordé plusieurs fois sous forme de vœu par notre groupe nous avons enfin pu aborder ce sujet par une question orale. Suite au désengagement financier de la SNCF et de l’État, les trains de nuit Paris-Vienne et Paris-Berlin s’arrêteront fin 2025. Lou Noirclere a dénoncé un recul écologique et une perte d’attractivité pour le Grand Est et Strasbourg. Nous demandons si la région Grand Est compte prendre enfin position publiquement pour demander au gouvernement de rétablir le budget dédié aux trains de nuit 

Caroline Reys a alerté sur l’augmentation préoccupante des contaminations aux PFAS dans la Région Grand Est, touchant plusieurs communes des Ardennes, de la Meuse et des Vosges, avec des interdictions de consommation d’eau potable. Elle a également évoqué la contamination révélée chez Cristal Union. Face aux risques sanitaires majeurs, elle a demandé au Président de la Région de préciser les actions concrètes prévues par la Région pour lutter efficacement contre cette pollution.

Via un vœu porté par Laurent Dreyfus, nous avons demandé l’arrêt des accords UE-Mercosur et UE-Mexique, jugés désastreux pour l’agriculture française. Ces accords aggravent la concurrence déloyale, tirent les prix et revenus paysans vers le bas, et menacent les normes sociales, environnementales et la biodiversité. Nous demandons au gouvernement de s’y opposer fermement, réaffirmant la primauté d’un modèle agricole local, durable et rémunérateur, face à des logiques purement financières. 
Un vœu rejeté par l’assemblée. Un résultat surprenant qui met à jour l’hypocrisie d’un grand nombre d’élu·e·s qui affichent une pseudo-opposition à ce traité devant les caméras.

Dermatose Nodulaire Contagieuse : aux côtés des paysan·ne·s pour une gestion sanitaire juste et durable

Depuis juin 2025, la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) frappe les élevages bovins. À ce jour, 113 foyers ont été détectés, entraînant l’abattage de plusieurs milliers de bovins. Les éleveurs et éleveuses, contraints à ces abattages sans alternative, subissent des drames humains, sociaux et économiques : souffrance animale, perte de génétique parfois héritée de générations, et stress accru pour toute la filière.

Les élus Écologistes de la Région Grand Est soutiennent les éleveurs et éleveuses touché·es par cette crise et exhortent l’État à réviser en urgence sa politique sanitaire. La vaccination montre ses limites face à une stratégie d’abattage total qui ne tient pas compte des réalités de terrain. Les deux derniers cas déclarés, en Ariège (zone indemne) et dans le Doubs (élevage vacciné), démontrent l’urgence d’adapter les mesures.

La Stratégie sanitaire doit être co-construite au plus près des territoires avec l’ensemble de la profession agricole. 

Nous devons mettre fin à l’abattage total pour les troupeaux vaccinés et remplacer cette mesure par une euthanasie ciblée des animaux symptomatiques, en cohérence avec la protection apportée par le vaccin. 

Laurent Dreyfus, Conseiller régional écologiste ajoute “Il nous faudra également garantir aux éleveurs et éleveuses une indemnisation couvrant la reconstitution du cheptel (avec un niveau génétique équivalent) et les pertes d’exploitation.”

Christophe Dumont ajoute “La constitution d’un troupeau est l’oeuvre de toute une vie. Nous sommes aux cotés des paysannes et paysans face à cette crise”.

Communiqué de presse – Coup d’arrêt pour le gaz de couche en Moselle-Est : une victoire historique pour la protection de l’eau et du climat !

Communiqué de presse du 18 décembre 2025

Le 17 décembre, le Conseil d’État a annulé le décret autorisant la Française de l’Énergie à exploiter le gaz de couche dans le sous-sol de la Moselle-Est. Cette décision marque la fin définitive d’un projet industriel dangereux, qui menaçait directement la ressource en eau de notre région. En Lorraine, c’est l’eau — et non le gaz — qui doit être préservée. 

Cette annulation confirme en effet ce que les Écologistes du Grand Est, les associations et les collectivités locales n’ont cessé de dénoncer : l’exploitation du gaz de couche représentait une menace majeure pour les nappes phréatiques, les écosystèmes et la santé des habitants. En Lorraine, l’eau est une richesse à transmettre aux générations futures, pas un sacrifice à consentir pour des énergies fossiles obsolètes. Cette victoire est celle des forces vives de notre région qui ont combattu ce projet : associations, collectivités, élus et citoyens engagés. 

Eliane Romani commente : “Les Écologistes du Grand Est tiennent à remercier chaleureusement l’ensemble des acteurs qui se sont mobilisés sans relâche pour défendre notre territoire. Cette décision prouve que la mobilisation paie et que l’intérêt général peut l’emporter sur les intérêts privés. Cette annulation est une excellente nouvelle, elle doit aussi marquer le début d’une nouvelle ère pour la Lorraine. »

Reculs écologiques : État et Région, même combat !

En pleine COP30 au Brésil, la Région Grand Est a validé trois rapports environnementaux majeurs le 13 novembre 2025. Notre groupe regrette que la Région suive trop souvent l’État dans ses renoncements tout en tenant des discours d’autosatisfaction bien éloignés de la réalité des faits.

Au niveau national, le réseau Action Climat a compté 43 reculs pour le seul premier semestre 2025. Dans une étude récente, l’ONG pointait paradoxalement l’attente massive des Français·e·s pour des politiques plus écologiques. Nous mettons ici en lumière trois exemples qui illustrent les décisions regrettables de l’État et de la Région.

La loi Duplomb-Menonville a marqué un premier pas en poussant à réautoriser l’acétamipride, un insecticide très toxique pour la santé et l’environnement. Elle a aussi favorisé les élevages industriels, nuisibles à nos agriculteurs et sources de souffrances animales inacceptables. En séance plénière du Conseil régional, Franck Menonville, co-rapporteur de la loi, est intervenu en matière de santé publique… Il fallait oser !  

La majorité régionale aggrave la situation en soutenant sans discernement la bioéconomie. Pourtant, celle-ci produit souvent du carburant en exploitant des milliers d’hectares de terrains agricoles, au détriment de l’agriculture vivrière. La Cour des comptes elle-même a jugé que les agrocarburants avaient un « bilan environnemental globalement négatif », affectant la biodiversité, les sols, l’eau et l’air.

Quant au programme Ambition éleveur (bloqué à 1615 fermes) tant vanté par l’exécutif, il vise d’abord la performance économique. En acceptant l’agrandissement des exploitations, la Région pousse à une agriculture sans paysans, tout en déplorant le désert rural.

C’est un coup d’arrêt pour les énergies vertes : fin du tarif avantageux pour le petit éolien de toiture, baisse de 16 % du prix de rachat pour le petit solaire (depuis le 1er octobre), et moins d’exigences sur les ombrières de parkings. Cette politique menace de mort la filière. Les projets ne se feront plus, ou avec des panneaux chinois.

La Région amplifie ce recul en stoppant cette année le financement des études pour le solaire photovoltaïque en toiture.

Mettre fin aux passoires thermiques devrait être la priorité : ça combat le dérèglement climatique, ça crée de l’emploi local, et ça réduit les factures des plus modestes. L’État, par ses revirements fragilise le réseau de conseillers énergie et met en péril des acteurs régionaux du secteur comme la SEM Oktave.

Alors que l’État recule en stoppant le dispositif Ma Prime Rénov’, la Région amplifie cette dynamique négative en suspendant ou limitant en septembre 2025 plusieurs aides pour la rénovation des bâtiments publics, associatifs et des copropriétés.

Alors que la transition écologique exige des investissements massifs, le budget 2026 s’annonce insuffisant. On avance à l’opposé des recommandations des experts.

Cette politique à courte vue reporte le coût croissant de l’inaction sur les citoyens et les plus précaires. C’est une triple faute : écologique, économique et sociale.

Ne pas investir maintenant, c’est exposer la Région et le pays à des crises bien plus coûteuses demain. Il est temps d’agir concrètement pour l’écologie !

Communiqué de presse – 46 heures de garde à vue pour un tag : une justice aux ordres de l’industrie toxique 

Communiqué de presse du 18 novembre 2025

Les Écologistes du Grand Est expriment leur indignation et leur soutien total aux huit militant·e·s écologistes placé·e·s en garde à vue pendant 46 heures pour avoir tagué un pont à Dorlisheim, afin d’alerter sur le danger que représente Stocamine pour la nappe phréatique alsacienne et les 5,6 millions de personnes qui en dépendent. 

Ces interpellations révèlent une volonté politique de museler les lanceurs d’alerte plutôt que de résoudre le problème sanitaire et écologique que pose ce site de stockage de déchets toxiques

Les études indépendantes sur Stocamine pointent les risques majeurs de corrosion des puits et de contamination de la nappe phréatique. La justice administrative a suspendu les travaux à plusieurs reprises, soulignant les lacunes des études d’impact et les risques irréversibles pour l’environnement

Pourtant, plutôt que d’écouter ces alertes, l’État préfère réprimer celles et ceux qui les portent.

Cette répression est d’autant plus choquante que les militant·e·s agissaient pacifiquement pour alerter sur un danger sanitaire et écologique. 

La lutte pour la justice environnementale ne s’arrêtera pas. Face à l’inaction de l’État et à la répression, la solidarité et la mobilisation citoyenne sont nos meilleures armes. Au sein du Conseil régional nous restons mobilisé·e·s pour relayer des inquiétudes citoyennes sur ce scandale sanitaire comme sur tant d’autres (Cigéo, pesticides, etc.).

Retour sur la Séance Plénière du jeudi 13 novembre 2025 


Avant l’ouverture de la plénière, l’ensemble des élu·e·s s’est retrouvé devant l’Hôtel de Région pour marquer un soutien collectif à Cécile Kohler et Jacques Paris, libérés de prison mais toujours bloqués en Iran.

Dans son propos introductif, Eliane Romani a rendu hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015. Elle a ensuite tiré un signal d’alarme concernant la souffrance croissante de la jeunesse, estimant que la Région Grand Est a trop souvent relayé les renoncements de l’État au lieu de les compenser.

Elle a souligné l’urgence d’accompagner les jeunes les plus fragilisés, privés des moyens nécessaires à leur émancipation. Les associations de jeunesse ont en effet alerté sur la chute libre du budget national (moins 130 millions d’euros en 2025) et sur l’exclusion des jeunes des minimas sociaux, comme le RSA. Elle a dénoncé les conséquences directes de ces coupes : fermetures de lieux d’éducation (MJC, centres sociaux), suppression d’emplois et démotivation des bénévoles. 

La Région Grand Est, malgré ses discours, a, elle aussi, choisi de réduire son budget jeunesse pour 2024, 2025 et 2026, pénalisant les associations sportives et les Missions Locales.

En conclusion, Eliane Romani a appelé l’État et la Région à rétablir les crédits et à soutenir durablement les associations, rappelant que la pauvreté des jeunes est le résultat de choix politiques.

Afin d’ajuster leur budget aux plus près des contraintes réelles, les collectivités délibèrent régulièrement sur des modifications, généralement à la marge. 

Les 70 millions d’euros de modifications débattues, manquent de vision à long terme et démontrent l’inefficacité de l’obsession de la majorité pour les ratios budgétaires. Jean-François Secondé a regretté que cette modification tardive n’ait pas corrigé la trajectoire austéritaire, qui s’est traduite par des postes gelés, des subventions baissées, et l’abandon de services comme les cars express et la fermeture de guichets TER. Nous avons voté contre ce point.

Lou Noirclere a ouvert son intervention sur les Orientations Budgétaires 2026 en évoquant la crise politique depuis 2024 et les défis régionaux, tels que le chômage et le vieillissement. Il a pointé la nécessité de prioriser la plus-value sociale des politiques publiques et de solliciter la contribution du monde économique.

Il a dénoncé les coupes budgétaires qui ont pénalisé les ménages modestes et cité l’arrêt de l’aide à l’achat de vélos et la suppression des bourses de mobilité internationale. Il a aussi souligné la récession de la politique de formation depuis trois ans, notamment les attaques conjointes de l’État et de la Région contre les Missions Locales, en dépit de la hausse du chômage des jeunes.

Lou Noirclere a insisté sur la nécessité d’utiliser tous les leviers fiscaux disponibles, comme le versement mobilité, et de conditionner les aides économiques à des critères environnementaux, à la pertinence de l’activité, la création d’emplois non-délocalisables.

Il a conclu en rejetant le cynisme de la majorité régionale  qui désigne la crise comme une simple « opportunité » plutôt que de percevoir la nécessité de revoir radicalement les politiques publiques.

Ghislain Wysocinski a déploré la mauvaise situation de la R&D (Recherche et Développement) privée dans le Grand Est. Il a rappelé que la Région s’est classée 11e sur 13 en R&D privée malgré son statut de 3e région industrielle. Il a proposé d’instaurer un indicateur de suivi des stages de 3e dans le secteur industriel, une solution peu coûteuse tirant parti du Service Public Régional de l’Orientation (SPRO). 

Il a ensuite critiqué les choix politiques de la Région, questionnant pourquoi les étudiants ont dû supporter le coût de l’innovation. Il a dénoncé l’abrogation par la Région des bourses mobilités internationales pénalisant de manière directe nos étudiants. Il a jugé la feuille de route Enseignement Supérieur Recherche et Innovation symptomatique du manque d’ambitions de la Région en matière d’enseignement supérieur et de vie étudiante (le document a mentionné le mot « entreprise » 70 fois contre seulement 2 fois le mot « étudiant »). Nous nous sommes abstenus sur ce point.

Ludivine Pérard a exprimé sa déception face au rapport sur l’égalité femmes-hommes, affirmant que les espoirs de 2024 ont sombré dans le désespoir en 2025. Elle a constaté que les rapports se sont succédé sans avancées notables, et que certaines inégalités se sont même aggravées. Elle a dénoncé l’écart de rémunération global qui a augmenté (passant à 5,8 % en 2024) et s’est fortement creusé dans la catégorie C très féminisée des agents de la Région, illustrant la sous-valorisation persistante des métiers à prédominance féminine.

Elle a regretté le « verrouillage masculin » des postes clés, citant le chiffre figé de 19 % de femmes à l’encadrement des lycées, malgré les départs à la retraite qui ont offert une opportunité. 

Elle a conclu en proposant d’inverser la tendance dès 2026 en s’engageant sur des objectifs chiffrés (40 % de femmes à l’encadrement d’ici 2028), la revalorisation des métiers féminisés et l’adoption de mesures contraignantes et financées.

De plus, son intervention a été l’occasion de rappeler le manque d’exemplarité de l’assemblée en matière de violences sexistes et sexuelles. Des collègues plaignantes siègent en effet face à leur agresseur présumé resté en poste. 

Géraldine Krin a commencé son intervention en reconnaissant la vertu des projets soumis pour l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) « Béguinages » (un type d’habitat collectif), destinés aux seniors autonomes, principalement en milieu rural. Cependant, elle a immédiatement soulevé plusieurs questions critiques.

Elle s’est interrogée sur le déséquilibre entre les cinq projets lauréats et les quinze dossiers refusés , demandant si les critères de sélection n’ont pas été trop restrictifs ou si le budget (2,7 millions d’euros) n’a pas été sous-dimensionné face à l’ampleur du vieillissement de la population.

Elle a insisté sur le fait que ces béguinages modernes ne devaient pas être considérés comme une solution unique. Elle a rappelé que plus de 94 % des personnes âgées souhaitent rester à domicile. Par conséquent, elle a appelé la Région à lancer rapidement un plan global pour le maintien à domicile.

Caroline Reys a débuté son intervention en soulignant l’importance du rapport pour les usagers du Réseau Express Métropolitain (REME) du Bas-Rhin. Elle a constaté le succès de la ligne Strasbourg-Sélestat, dont la fréquentation a atteint 436 voyageurs par train en 2024, affirmant que ce succès justifie la poursuite des investissements. Elle a ensuite insisté sur la nécessité d’atteindre rapidement l’objectif de quatre trains par heure sur cette ligne  pour répondre aux besoins des déplacements pendulaires.

Passant au cœur du rapport, elle a souligné que la souplesse permise par l’achat de 16 rames modulables Régiolis doit être synonyme d’une haute qualité de service, visant à réduire au maximum les retards et les suppressions qui pénalisent les usagers. Enfin, elle a affirmé le vote favorable de notre groupe  pour ce rapport, en soutien au développement du mode ferroviaire et du service public régional.

Laure Haag a souligné la nécessité d’un nouvel outil capable de relancer massivement l’investissement ferroviaire dans la région. Elle a déploré l’état critique des petites lignes et des dessertes fines, victimes de décennies de sous-investissement, qui n’ont pas réussi à offrir une alternative crédible à la voiture. Elle a rappelé que notre groupe a toujours réclamé plus d’investissements pour le train du quotidien, insistant sur le fait que l’action doit toucher à la fois la desserte, la fréquence et le prix.

Elle a jugé que la SPL, grâce à sa maîtrise publique forte, a rendu l’action plus rapide et plus efficace, ce qui est d’autant plus vertueux que le ferroviaire est le principal levier régional pour réduire les émissions de CO₂.

Cependant, Laure Haag a également exprimé des regrets quant au manque de transparence et de contrôle démocratique, notant que le capital de la SPL ne permet pas une représentation diverse de l’assemblée. Elle a conclu en assurant que les notre groupe soutenait la démarche tout en restant vigilant pour que la SPL demeure un outil public au service des habitants et du report modal.

Cécile Germain-Ecuer a déploré que l’écologie n’a pas irrigué l’ensemble des politiques publiques, la jugeant traitée de manière « clairsemée » dans le rapport. Elle ne s’est pas attardée projet par projet mais a abordé la stratégie globale : une vision plus que limitée du développement durable. Elle a fustigé une « belle liste d’actions » qui a contourné les problèmes de fond, condamnant la majorité à un éternel recommencement, allant jusqu’à évoquer le « rocher de Sisyphe ».

Elle a ensuite marqué une divergence radicale sur la notion de « conciliation ». Elle a exposé ce que notre groupe a souhaité concilier (biodiversité et activités humaines ; alimentation saine et revenu agricole décent ; sobriété et droit au confort), s’opposant explicitement à l’étalement urbain, à l’agro-industrie et à la surproduction.

Elle a affirmé que le manque de cohérence condamne la Région à refaire inlassablement les mêmes investissements. Pour elle, le système actuel est « à bout de souffle », et la majorité a utilisé l’argent public pour le soutenir en subventionnant la pollution et en encourageant l’effacement de la puissance publique. Elle conclut en réclamant des objectifs clairs et des nouveaux indicateurs pour une « nouvelle prospérité ».

Christophe Dumont a dénoncé le fait que la Région Grand Est a trop souvent accompagné les renoncements de l’État en matière de climat. Il a critiqué la politique de bioéconomie, jugée favorable à l’agro-industrie, qui a produit des agrocarburants aux dépens de l’agriculture vivrière. Il a rappelé que la Cour des comptes a souligné le bilan environnemental négatif de cette politique.

Il a également pointé du doigt le programme « Ambition Éleveur », qui a privilégié la stricte performance économique et a favorisé l’agrandissement des exploitations. Il a regretté que le budget agricole n’ait jamais été présenté comme un « budget vert » en raison de politiques défavorables à l’environnement. De plus, il a dénoncé la politique forestière qui a subventionné des “plantations en plein” (coupes à blanc), menant à une perte de biodiversité.

Il a soulevé le « coup d’arrêt aux renouvelables » (baisses des tarifs de rachat par l’État de l’électricité pour le photovoltaïque en toiture, couplée à la fin des aides de la région pour les études préparatoires, exigence moindre pour l’obligation des ombrières sur les parkings) et a critiqué les suspensions de dispositifs régionaux pour la rénovation énergétique, qui ont fragilisé la filière. Il a conclu en affirmant que cette politique à court terme a constitué une triple faute — écologique, économique et sociale — en faisant peser sur les plus précaires le coût croissant de l’inaction.

Christophe Dumont a pris la parole pour alerter l’assemblée sur la guerre civile atroce qui a ravagé le Soudan depuis 2023, opposant les forces armées d’Abdel Fattah al-Burhan à la milice des Forces de soutien rapide (FSR). Il a rappelé que les massacres actuels au Darfour n’étaient pas sans rappeler les atrocités commises vingt ans plus tôt par les mêmes milices, dénonçant le cynisme et le silence international face à un véritable génocide et un crime contre l’humanité.

Il a souligné qu’un sommet des atrocités a été atteint le dimanche 26 octobre avec la prise d’El Fasher par les FSR. Il a évoqué des images satellites documentant les tueries et a estimé le bilan de cette prise à plusieurs milliers de morts civils, avec des dizaines de milliers de personnes qui sont restées piégées.

Il a mentionné que le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a averti le 3 novembre que les atrocités d’El-Fasher pourraient constituer des crimes de guerre. Il a également relayé l’ONU, qui a qualifié la situation de « pire crise humanitaire et de déplacement au monde », avec près de 13 millions de personnes qui ont été déplacées depuis avril 2023.

En conclusion, il a insisté sur le fait que la Région Grand Est devait manifester son indignation en collaboration avec la commission Transfrontalier, Europe et International. Il a interpellé le Président de Région pour savoir quelle part celle-ci prendrait dans le mouvement de solidarité internationale qui s’impose.

Un vœu déposé par Géraldine Krin en soutien à l’économie circulaire au sein de la filière textile a été fusionné avec celui de la majorité régionale contre l’installation de Shein.

Il souligne l’impact dramatique de la filière TLC (textiles, linges, chaussures) sur l’environnement, notamment en termes d’émissions de GES et de pollution de l’eau. Le développement de la fast fashion a accentué ces problèmes, entraînant des répercussions sociales graves (travail forcé, travail des enfants) et a divisé par trois le nombre d’emplois dans le secteur en France depuis 1990.

L’installation de Shein est dénoncée comme une « provocation » et une « caricature de concurrence déloyale » qui menace l’environnement et fragilise les commerces de proximité.

Face au volume croissant de déchets textiles et à la saturation des organismes de collecte comme Le Relais, qui a tiré la sonnette d’alarme sur sa situation financière, le vœu pointe du doigt la fragilité structurelle de la filière REP (Responsabilité Élargie du Producteur). Il rappele que la gouvernance actuelle de l’éco-organisme Refashion a été mise en cause par un rapport du Sénat, car elle a favorisé les metteurs en marché au détriment des collectivités et des opérateurs de déchets.

En conséquence, les élus réaffirment leur engagement pour l’économie circulaire, s’opposent fermement à l’installation de Shein, et demandent au Ministère de la Transition écologique de réformer la gouvernance de l’agrément REP TLC afin d’y associer équitablement l’ensemble des parties prenantes.

Vœu déposé par notre groupe aux plénières du 16 octobre et du 13 novembre mais qui n’a pu être soumis au vote en raison du temps de débat restreint par la majorité régionale.

Ce texte fait suite à l’annonce de la SNCF et du gouvernement de mettre fin à leur participation financière aux liaisons de nuit Paris-Vienne et Paris-Berlin. Décision suite à laquelle l’opérateur autrichien ÖBB a annoncé l’arrêt de ces lignes pour le 14 décembre 2025.

Le vœu rappelle que le lancement de ces deux lignes avait suscité de grands espoirs quant au retour du train de nuit en France et en Europe. Il regrette vivement ce désengagement qui est un « véritable recul » pour la transition des mobilités.

Cette décision est dommageable pour l’attractivité du Grand Est, pour la transition environnementale et pour les usagers. L’arrêt du train par Strasbourg, capitale européenne, est un atout irremplaçable pour notre région transfrontalière.

Par conséquent, nous appelons au maintien des liaisons Paris-Vienne et Paris-Berlin via Strasbourg et invitons l’Union Européenne à soutenir financièrement le développement de nouvelles liaisons ferroviaires de nuit.

Voeu – Contre l’installation de Shein et soutien à l’économie circulaire au sein de la filière textile

Plénière du 13 novembre 2025

Un vœu déposé par Géraldine Krin en soutien à l’économie circulaire au sein de la filière textile a été fusionné avec celui de la majorité régionale contre l’installation de Shein.

Nos commerces de proximité sont aujourd’hui en grande difficulté : en France, la vacance commerciale atteint 10 % en centre-ville et jusqu’à 15 % dans certains quartiers. 60 000 emplois ont été détruits en dix ans dans le secteur de la mode et de la maison. Dans ce contexte dramatique, l’arrivée de Shein dans nos centres-villes n’est pas une opportunité : c’est une provocation.

Elle intervient dans un contexte de grande tension sur la filière TLC (textiles d’habillement, linges de maison, chaussures) confrontée à des défis majeurs. Elle représente plus de 10% des émissions de GES au niveau mondial. À cela s’ajoute son impact sur l’eau, la production textile représente environ 20 % de la pollution mondiale d’eau potable. Ces chiffres sont d’autant plus alarmants que la consommation de textile est en nette et constante augmentation.

Or, Shein est la caricature de la concurrence déloyale : des colis qui échappent aux taxes, des produits dangereux et non conformes, des ouvriers exploités dans des conditions indignes, un coût environnemental insensé. C’est un modèle qui fragilise nos commerces de proximité alors que nous devons, plus que jamais, les protéger.

La preuve récente de leur vente de poupées sexuelles et d’armes de catégorie A doit pousser tous les acteurs, publics comme privés, à s’interroger sur le bienfondé de la présence d’une telle entreprise dans notre pays. L’implantation physique de Shein en France et les départs de grandes marques et des Galeries Lafayette qui en découlent mettent en péril l’économie de nombreux territoires. 

La Région Grand Est a toujours choisi le camp de ses artisans et commerçants, qu’ils soient en cœur de ville ou en milieu rural. Nous avons créé des dispositifs de soutien à l’investissement, à la reprise et à la transformation, et nous continuerons à le faire. 

Mais ces efforts n’ont de sens que si nous faisons barrage à des modèles destructeurs comme celui de Shein. Nous ne pourrons y répondre efficacement que par le retour en France des chaines de valeurs et par la réindustrialisation.

En 2023, 810 000 tonnes de textile ont été mises sur le marché français. Ce volume représente autant de futurs déchets, qui finissent encore trop souvent en décharge ou en incinération. En 2023, seuls 36 % ont été collectés, 14 % orientés vers un réemploi et 7 % vers le recyclage.

Les organismes de collecte ne parviennent pas à gérer, à eux seuls, la hausse considérable du coût des déchets textiles. Partout en France, ils sont au bord du dépôt de bilan. En juillet dernier, Le Relais, principal organisme de collecte, s’est mobilisé pour dénoncer une situation intenable : face à la surproduction, c’est bien toute la filière REP (Responsabilité Élargie du Producteur) textile qui est en danger. 

En arrêtant sa collecte, Le Relais souhaitait alerter sur sa situation financière et faire pression pour obtenir une revalorisation de la rétribution versée aux opérateurs de tri de la filière par l’éco-organisme Refashion, qui est chargé de percevoir, gérer et redistribuer  l’éco-contribution des consommateurs sur leurs achats textiles. Si l’Etat s’est engagé depuis à une revalorisation de la rétribution, il ne s’agit bien que d’une réponse de court terme à une urgence. La filière REP textile reste, structurellement, largement en tension, notamment du fait d’un large problème de gouvernance des éco-organismes. 

En effet, le rapport d’information sur l’application de la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (Agec), adopté le 25 juin 2025 par la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, met en évidence “une gouvernance entre les mains exclusives des metteurs en marché, au détriment des collectivités territoriales et des opérateurs de déchets”. Les rapporteurs y dénoncent  de véritables conflits d’intérêts : les éco-organismes sont gouvernés par les metteurs en marché qui les financent, ce qui biaise les décisions au détriment des collectivités et des opérateurs (barèmes, clauses, durées de contrats). Ils préconisent de mieux associer les parties prenantes (collectivités, entreprises de l’économie sociale et solidaires, associations…) au pilotage des filières REP par une réforme de la gouvernance. Or, en ce qui concerne la filière textile, une révision du cahier de charges de l’agrément pour la REP TLC de Refashion est actuellement en cours. 

Voeu :

Les élus du Conseil régional du Grand Est, réunis en Séance plénière du 13 novembre 2025 : 

  1. Réaffirment l’ambition de la Région en matière d’économie circulaire, en tant que responsable de la planification de la gestion des déchets (article 8 de la loi NOTRe de 2015)
  2. Demandent au Ministère de la Transition écologique de réviser le cahier des charges de l’agrément pour la REP TLC en faveur d’une réforme de la gouvernance de l’éco-organisme pour y associer équitablement l’ensemble des parties prenantes (collectivités, acteurs de l’économie sociale et solidaires, associations…)
  3. S’opposent à l’installation de Shein dans nos centres-villes et dénoncent avec force ce modèle qui détruit l’emploi, abîme l’environnement et bafoue la dignité des travailleurs ;
  4. Affirment leur soutien aux commerçants et artisans du Grand Est, qui sont le cœur battant de nos villes et villages ;
  5. Confirment que Shein est contraire à l’ensemble des valeurs sociales de la France et doit se conformer à nos règles.

Par ailleurs, les élus du Conseil régional du Grand Est exhortent le Gouvernement et la Commission européenne à :

  • Supprimer les exemptions de TVA et de droits pour les petits colis extra-UE et à accélérer la réforme douanière européenne afin de rétablir des conditions économiques équitables ;
  • Renforcer les contrôles aux frontières et sanctionner les importations illégales ou non conformes ;
  • Accélérer l’adoption de la loi « anti-fast fashion » pour encadrer la publicité, imposer des malus environnementaux et lutter contre les pratiques déloyales ;
  • Lancer des campagnes de sensibilisation sur les impacts sociaux et environnementaux de la fast fashion, afin d’éclairer les consommateurs.
  • Poursuivre la procédure de suspension de leur plateforme numérique jusqu’à la preuve formelle du respect de nos lois et valeurs.

La Région Grand Est choisit résolument son camp : celui de nos commerçants, de nos artisans et de l’attractivité de nos villes et villages.

Voeu – non à la suppression des trains de nuit Paris-Berlin et Paris-Vienne

Vœu déposé aux plénières du 16 octobre et du 13 novembre mais qui n’a pu être soumis au vote faute de temps

Suite à l’annonce par la SNCF et le gouvernement de la fin de leur participation financière aux trains de nuit Paris-Vienne et Paris-Berlin, s’arrêtant dans notre Région en gare de Strasbourg, l’opérateur autrichien ÖBB a annoncé la fin des liaisons pour le 14 décembre 2025.

La communication massive qui a accompagné le lancement de ces deux lignes a nourri les espoirs, annonçant le retour en force du train de nuit en France et en Europe. Nombre de représentants de notre collectivité ont pu se rendre à l’inauguration de ces liaisons en gare de Strasbourg en 2021 et 2023.

Ce désengagement du gouvernement est un véritable recul pour la transition des mobilités, dommageable tant pour l’attractivité de notre région que pour la transition environnementale et pour les usagers du train. 

En tant que collectivité régionale, pour laquelle le développement d’une mobilité décarbonée doit être une priorité, cette décision n’est pas acceptable. En tant que région transfrontalière, la connexion de notre région au réseau ferroviaire européen via Strasbourg, capitale européenne, est non seulement un symbole irremplaçable mais également un véritable atout économique et touristique pour notre région.

Les conseillers régionaux du Grand Est, réunis en séance plénière : 

  • se positionnent pour le maintien des liaisons Paris-Berlin et Paris-Vienne, passant par Strasbourg
  • demandent au Gouvernement et à la SNCF le maintien des financements des trains de nuit Paris-Berlin et Paris-Vienne
  • invitent l’Union Européenne à soutenir financièrement le développement de nouvelles liaisons ferroviaires de nuit

Déposé par M. Lou Noirclere et Mme Eliane Romani pour le groupe Les Écologistes

Question orale à propos du génocide en cours au Darfour

Séance plénière du 13 novembre 2025

Depuis 2023, une guerre civile atroce ravage le Soudan, opposant les forces armées du pays, dirigées par Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide (FSR), une force paramilitaire dirigée par Mohamed Hamdan Dogolo, alias Hemedti. 

Les massacres de cette “guerre des généraux” ne sont pas sans rappeler les atrocités commises au Darfour il y a déjà une vingtaine d’années. Vingt ans plus tard, les mêmes populations sont massacrées par les mêmes milices d’un même homme Hemedti. Le Darfour est un laboratoire du cynisme. Les peuples subissent le silence international. 

Pourtant, la population soudanaise fait face aujourd’hui à un véritable génocide, un crime contre l’humanité. Cette humanité nous devons la défendre. Des crimes atroces se déroulent sous nos yeux. Dimanche 26 octobre, la prise d’El Fasher a marqué l’acmé des atrocités commises par les FSR envers  les populations civiles. Des images satellites documentent les tueries, le sang est visible depuis l’espace. Le bilan de la prise d’El Fasher par les forces paramilitaires est estimé à plusieurs milliers de morts civils. Aujourd’hui, des dizaines (voir des centaines) de milliers de civils sont piégés dans la ville aux mains des FSR, tandis que des milliers d’autres ont tenté de prendre la fuite. 

Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a averti, lundi 3 novembre, que les atrocités commises à El-Fasher pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Plus largement, l’ONU qualifie la situation au Soudan de “pire crise humanitaire et de déplacement au monde”. Près de 13 millions de personnes ont été déplacées de force depuis avril 2023 et des cas de famine ont été signalés dans au moins cinq régions du Soudan. 

En étroite collaboration avec la commission Transfrontalier, Europe et International, la Région Grand Est doit manifester son indignation. Monsieur le Président, que comptez-vous faire pour que la Région prenne toute sa part dans le mouvement de solidarité internationale qui s’impose ?

Déposée par Monsieur Christophe Dumont, pour le groupe Les Écologistes

Communiqué de presse – Gaz de couche en Moselle : le débat s’impose !

Communiqué de presse du 22 octobre 2025

Suite à l’invitation de la Française de l’Energie (FDE), en lien avec des chercheurs du projet REGALOR, un déplacement de Franck Leroy, président de la Région Grand Est, et de la majorité régionale est prévu jeudi 23 octobre dans le secteur de Saint-Avold. Les conseillers régionaux d’opposition n’ont pas été invités. 

Or, depuis le début du mandat, nous alertons sur les risques environnementaux du projet d’exploitation de gaz de couche en Moselle porté par la Française de l’Énergie, dont la concession d’exploration lui a été octroyée en novembre 2023 sur décision de justice (après avoir été une première fois rejetée en avril 2023 par l’instruction, le gisement ayant été considéré comme non-exploitable). En effet, l’extraction du gaz de couche nécessite l’utilisation de techniques non conventionnelles, dont les impacts environnementaux sont encore largement méconnus. De plus, la Française de l’Énergie sous-estime les graves risques en termes de pollution de l’eau dans une région déjà largement impactée par l’extraction de charbon.  

Depuis 2012, le projet de recherche scientifique REGALOR, en partenariat avec la Française de l’Energie, étudie la faisabilité d’une exploitation de gaz de couche à faible impact carbone en Lorraine. Aujourd’hui, la Région Grand Est soutient financièrement le développement du projet REGALOR II, alors même que REGALOR I n’a jamais été évalué

Eliane Romani, co-présidente du groupe Les Ecologistes à la Région Grand Est, déclare : “Les Ecologistes s’opposent au fait que la Région Grand Est devienne la poubelle de France : projet de gaz de couche en Moselle, confinement des déchets à Stocamine ou projet d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, les exemples ne manquent pas. Sur des sujets aussi importants pour nos territoires, le président de la Région doit engager un débat démocratique, d’autant que l’opposition citoyenne est vive”.